Les expositions des photographes

 

guylecerf

© Guy Lecerf

 

 

 

 

Exposition à la galerie phot'oeil du 6 juillet au 4 août 2007

Chaque jour, les photographies se font pense-bêtes. Elles me rappellent que tout, dans les chaos du quotidien, peut survenir, l’agréable comme l’épouvantable.

C’est cette expérience que j’ai de la photographie. Celle du surgissement de forces vives.

Lorsque tout a failli brûler dans la maison et qu’il a fallu tout inonder pour s’en sortir. Il reste une photo : Cendres et charbons après la pluie. Lorsque le froid rigide de l’hiver l’emporte dans le potager et que, au milieu d’une surface tendue de neige, un chou-rouge fait l’équilibriste au bord de la dégradation, et lorsque, dans le bouillonnement de l’été, éclatent la peau des baies et se font les confitures, la photographie est une frontière de turbulences.

Dans le quartier du Mirail, face à la Reynerie, je place des photographies de confitures devant les porte-fenêtres. Avec elles, je garde présent à l’esprit une réalité dans laquelle, aux souvenirs des plaisirs de l’été, se mêlent des promesses de jouissance et des craintes d’une déconfiture plus globale. Elles ont fait face aux feux de l’automne 2005, à un monde révolté qui se défait et se refait.

Je prépare des images confites, obsédantes qui se conservent au fond d’un placard avant d’être retrouvées le moment venu. J’en lis alors l’étiquette : Noir désir un soir d’été.

Rouge groseille, noir cassis, rouge feu, noir charbon, rouge-noir de potager, rouge-noir, une seule couleur de photographie.

Noir désir un soir d’été 2005 Guy Lecerf